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Photo du Tekn'os
RAPPORT DU
TEK NOZ 2005
Le premier
incident est apparu lorsque les médiateurs bretons du Korn'g Heol (Collectif
des Sons de l'Ouest) ont demandé à la Préfecture un papier certifiant la
légalité du Tek Noz 2005 (nom désormais donné au Teknival de Bretagne), et
ce, afin que les Sound Systems puissent prouver aux loueurs de matériel
sceptiques qu'ils n'encouraient aucun risque de saisies. Demande que M.
Peraucho a immédiatement acceptée.
Après
plusieurs relances de la part des médiateurs bretons, M. Peraucho leur
répond qu'il ne peut leur fournir de papier générique. En revanche, si les
médiateurs bretons lui fournisse une liste de personnes avec les noms et les
coordonnées de leurs loueurs, il pourrait envoyer un courrier à ces loueurs.
Étant à quatre jours du début de l'évènement, les médiateurs refusèrent et
demandèrent une nouvelle fois une attestation, ne comprenant pas les raisons
qui empêchaient Mr Peraucho de leur donner ce simple certificat. M. Peraucho
leur répondit alors le 21 juin à 16h33 - le Tek Noz débutant le 23 au
matin-, que toute personne nécessitant ce papier pouvait passer à la
Préfecture de Saint Brieuc où il lui serait remis nominativement. Cet
arrangement était bien évidemment impossible pour la grande majorité des
Sound Systems, ce qui eut pour conséquence immédiate d'appauvrir la démarche
artistique de certains Sound Systems, qui ne purent louer la totalité du
matériel envisagé.
D'autre
part, les médiateurs bretons devaient visiter le terrain le mercredi 15 juin
mais M. Peraucho repoussa au lendemain, puis au surlendemain. Lors d'une
réunion du vendredi soir, M. Peraucho annonca aux médiateurs que cette
visite ne pouvait avoir lieu car ils risquaient de trouver sur place une
population hostile et que cela aurait pu être dangereux pour eux.
Or, le
jeudi 23 au matin, nous avons attendu plus de quatre heures M. Peraucho, qui
n'est jamais arrivé, et cela sans fournir de motifs. Nous attendions en
compagnie de M. le Maire de Carnöet, de son Adjoint, du Responsable délegué
du Conseil Regional, du Capitaine des pompiers et des propriétaires des
champs concernés. Nous n'avons constaté aucune hostilité de leur part, bien
au contraire.
En effet,
les agriculteurs nous ont affirmé avoir été informés de cette réquisition
uniquement 8 jours auparavant avec l'ordre de couper immédiatement leurs
cultures. De plus, ces agriculteurs nous ont affirmé avoir recu des
pressions de la part de la Préfecture allant jusqu'aux menaces
d'incarcérations afin qu'ils n'organisent pas de manifestations publiques
pour exprimer leur mécontentement. Il leur a également été certifié que si
la Préfecture avait dû réquisitionner ces terrains, c'est parce que nous
avions imposé le lieu, à savoir les environs de Carhaix, ainsi que la date,
et que nous n'avions pas fait la déclaration de l'évènement dans les délais
prévus, c'est-à-dire au moins un mois avant selon la loi.
Or, je me
dois de vous rappeler que la région de Carhaix accueille chaque année le
Festival des Vieilles Charrues avec lequel le Tek Noz n'a désormais plus
aucun rapport. Nous avons en effet souhaité nous différencier au maximum de
cette manifestation car elle fut le lieu de nombreux affrontements entre
agriculteurs et "teuffeurs" dans le passé, affrontements qui donnèrent lieux
à la création d'une association d'agriculteurs anti-raves. Nous tenons à
préciser que ce comité ne représente que lui-même, et est sans rapports avec
les agriculteurs locaux, que M. Peraucho a reçu le jeudi en début
d'après-midi ce comité alors que nous l'attendions, et qu'il n'a jamais
daigné recevoir les agriculteurs locaux. Je vous rapelle également que nous
avions demandé à ce que le Tek Noz se déroule le week end du 2 juillet, ce
qui a été refusé en raison d'un congrès européen dans la région. L'abandon
de la date avait donc été negocié en échange de la promesse de petites
"Free" dans la région pour l'été. Or, nous avons appris que la raison réelle
de cette modification est le mariage de la fille de M. le Prefet à cette
date. De plus, un arrété préfectoral a été décrété interdisant toute "Rave"
pendant le mois de juillet, ce qui dénote un mépris total des services de la
Préfecture envers les médiateurs bretons. Et que les premiers contacts
datent du mois de mars pour les Renseignements Généraux et d'Avril avec la
Préfecture .
Nous avons
donc informés les agriculteurs que nous avions demandé à ce que soient
réquisitionnés uniquement des terres en jachère ou des terrains communaux.
Nous avons également précisé que nous considérions que le fait de
réquisitionner un terrain cultivé était un mépris du travail d'autrui. Ce à
quoi M. le Maire nous a répondu qu'il existe un terrain plat en une seule
parcelle de 40Ha aux alentours de la chapelle Saint Gildas à Carnöet, avec
uniqement de l'herbe, accessible par de nombreuses routes, et qui plus est,
bénéficiant d'une route circulaire sur le pourtour pour la circulation des
secours. Ce fut le premier terrain proposé par la Mairie a la Préfecture
-qui le refusa pour d'obscurs motifs.
En
consequence, M. le Maire nous confia avoir dû proposé des terrains
appartenant à des agriculteurs n'habitant pas la commune afin de ne pas être
sanctionné dans les votes. De plus, il est a noter que Mr le Maire de
Carnöet, bien que sympathisant de gauche, n'est rattaché à aucun parti
politique - donc sans appuis politiques à l'heure actuelle.
En nous
mettant ainsi sur des terres cultivées, dans une région hostile, en
indiquant aux propriétaires que nous étions responsables du choix tardif du
terrain et en empêchant un dialogue public préalable par le choix du Maire
et les pressions anti manifestations, toutes ces réalités montrent à
l'évidence que cela ne pouvait en aucun cas favoriser l'intégration sociale
de ce genre de rassemblements...
En aucun
cas le terrain n'a donc été choisi pour son accessiblité, ses critères de
sécurité ou sa résistance écologique comme l'a déclaré M. Peraucho à la
presse. Bien au contraire le site était sans aucun doute, tout à fait
inadapté.
Tout
d'abord par sa taille, 35Ha, ce qui était manifestement insuffisant pour un
évènement de cette ampleur, étant donné que les véhicules auraient dû être
stationnés in-situ. Le terrain devant faire office de parking se trouvait
trop éloigné du premier terrain pour qu'il puisse y être intégré. Il a donc
fallu demander à ce que soient réquisitionnés d'urgence le jeudi apres midi
les 25Ha de réserves qui se trouvaient en bordure du terrain.
La majeure
partie du terrain initial était en forte pente, ce qui s'avère très
dangereux : cela met en péril l'équilibre des colonnes d'enceintes des Sound
Systems, maximisant par là le risque d'incidents logistiques in-situ.
Lorsque
nous sommes arrivés sur le site, le sol était jonché de paille sèche, restes
des récentes coupes des cultures, ce qui etait extremement dangereux car
cela aurait pu prendre feu à cause d'un simple mégot et nous aurions eu
alors des centaines voire des milliers de morts en peu de temps. Il a donc
fallu demander à ce que la paille soit ramassée, ce qui n'a été fait qu'en
partie. Par chance, le temps a été assez humide et variable tout le week end.
Une autre
partie du terrain était composée d'un champ fraichement labouré avec de
jeunes pousses, donc inexploitable, car trop mou pour y poser des enceintes
et surtout trop dangereux en cas de fortes pluies, il y avait de forts
risques d'embourbement. Ce champ était entouré de fil de fer barbelés tout
juste abattus au sol causant ainsi de nombreuses coupures et entailles aux
participants. De plus, le terrain était jonché d'ornières et de tranchées,
d'où les centaines de fractures et d'entorses à soigner, augmentant par là
même les statistiques des interventions sanitaires et surtout diminuant la
disponibilité des secours.
Il est également à noter que le terrain ne disposait d'aucun accès
adaptés pour les secours, ce qui aurait pu être dramatique en cas d'incendie
ou de catastrophe sanitaire. On peut d'ailleurs saluer l'excellent travail
des pompiers dans ces conditions.
Lors des
réunions de préparation du Tek Noz 2005, M. Peraucho avait opté pour une
politique de soutien logistique important afin de s'assurer du bon
déroulement de l'évènement. Il avait donc été promis aux médiateurs bretons
qu'il leur serait fourni une grande tente militaire de type "marabout" avec
un groupe électrogène et de l'éclairage. Nous aurions effectivement pu
fournir ces éléments, mais de plus petite envergure, donc les médiateurs
bretons ont bien évidemment accepté la proposition. Ainsi qu'un ballon
lumineux pour que l'entrée soit vue de loin. M. Peraucho avait également
parlé de deux points d'eau composés chacun de deux rampes de 100 robinets
entourées de bottes de paille pour absorber le trop plein d'eau. Il fut
prévu 32 bennes pour le ramassage des déchets et les médiateurs bretons
demandèrent à ce que certaines bennes soient de type "à verre" comme celle
que l'on peut voir dans la rue afin de pouvoir recycler le verre. Demande
acceptée. Afin de diminuer le coût financier des toilettes, les médiateurs
bretons suggérèrent à M. Peraucho qu'ils pourraient creuser des trous dans
le sol si on leur prêtait un engin adapté et qu'il n'aurait plus qu'à faire
poser par-dessus des cabines de bois d'un coût modeste. M. Peraucho a dit
aux méditeurs de lui fournir les plans et qu'il se chargeait de tout.
La tente et
le ballon ne sont jamais arrivées malgré les nombreuses relances à M.
Peraucho qui nous assurait à chaque fois d'un léger retard. Le groupe et
l'éclairage arrivèrent la nuit du vendredi au samedi à 2 heures du matin
mais ils ne nous furent pas remis sous prétexte que nous ne pouvions
garantir la sécurité du groupe et des lampes. Or, il est évident que, le
poste de donation et la tente des bénévoles étant placés à moins de 20 m des
lampes et du groupe, si une lampe d'une telle puissance s'était éteinte d'un
coup et vu le poid de chacune d'entre elles et du groupe, il est fort à
parier que nous n'aurions eu aucun mal à rattrapper le voleur qui se serait
encombré de ce lourd fardeau avant qu'il n'ait eu le temps de débrancher les
câbles, de charger son vehicule et de démarrer!
La mise en
place de l'eau ne s'est faite que le vendredi à 15h, en un seul point, et
dans un endroit introuvable par la plupart des participants puisqu'il se
trouvait dans l'extremité du champ de 25 Ha réquisitionné à la dernière
minute, non loin du PC des secours, qui s'étaient mis à l'écart pour plus de
tranquilité dans le traitement des operations, mais sans éclairage
particulier. De plus, nous avons compté 20 robinets sur les 400 promis et 10
000 bouteilles d'eau de 50cl ont été livrées et déchargées en plein soleil
sur les 25 000 promises, soit une petite bouteille pour 5 personnes. Une
fois de plus, le temps humide et variable a évité la catastrophe sanitaire.
20 bennes
sur 32 initialement prévues furent livrées entre le jeudi et le vendredi et
les bennes à verre n'étaient différenciées des autres que par un simple
autocollant, ce qui fait que personne ne les distinguait, surtout la nuit,
rendant par là caduque toute tentative de tri des déchets. Heureusement la
plupart des participants disposaient de sacs poubelles et le nettoyage a
donc pu se faire en majeure partie, même si il a été interrompu par
l'évacuation avancée du site, contrairement à ce qu'a déclaré la Préfecture
à la presse qui a fait état de seringues et de lames de rasoirs présentes
massivement dans les fourrés, ce qui est bien évidemment une pure calomnie
destinée à faire remonter les vieux stéréotypés de la toxicomanie. Quand on
connait le faible pourcentage de personnes ayant recours à l'injection sur
ce type de rassemblement, - notamment grâce au travail de prévention
effectué par les associations de Réduction Des Risques depuis de nombreuses
années.
En ce qui
concerne les toilettes, elles étaient en fait composées de deux grands
espaces, sans éclairage et sans signes distinctifs pour séparer les hommes
des femmes, entourés d'une bache au milieu desquels se trouvaient un grand
trou de 5m de long, 2m de large et 1.5m de profondeur par-dessus lequel il y
avait deux planches sur lesquelles il fallait se tenir en équilibre pour
défequer, en rang d'oignon, les uns devant les autres. Il est évident que
peu de gens ont osé utiliser ces installations, surtout de nuit, car non
seulement elles étaient très dangereuses, de l'aveu même des ouvriers les
ayant posées qui ont avoues que cela risquait fort de ceder si le poid total
des personnes en équilibre dépassait les 200 kilos, soit 3 ou 4 personnes
alors que cela semblait être fait pour bien plus. Non seulement n'importe
qui aurait pu se briser la nuque en glissant sur les déjections qui
jonchaient la planche. Non seulement cela constituait un risque de
propagation bactériologique, vu que les espaces n'étaient pas couverts et
donc en plein soleil. Mais il s'agit en plus et surtout d'un profond mépris
du respect dû à des Êtres
humains,
d'une atteinte à la dignité humaine et morale!
Lors des
réunions de préparation, le Colonel de gendarmerie insista pour que soit mis
en place un parking à proximité du Tek Noz. Ne pouvant en garantir la
sécurité et connaissant tout les problèmes inhérents aux parkings, les
médiateurs bretons refusèrent mais acceptèrent le principe d'un parking de
délestage, éclairé et sécurisé par une patrouille mobile, ne devant servir
que le vendredi et le samedi pour ceux qui ne restaient sur place qu'une
nuit.
Or, dès le
jeudi matin, des barrages routiers filtraient les participants et ne
laissaient rentrer sur le site que les véhicules de types "poid lourds", les
véhicules dit "véhicules légers" étant envoyés vers le parking. Lorsque M.
Peraucho en fut informé, - par téléphone puisqu'il n'avait pas daigné venir
au rendez vous que nous nous étions fixé- il nous assura qu'il s'agissait
d'une simple erreur et que cela serait corrigé dans les plus brefs délais.
Le soir arrivant, avec les premiers participants, et ne voyant toujours
aucun changement dans le filtrage en amont, nous relançames M. Peraucho qui
nous dit avoir passé des consignes un peu plus tôt. Bien évidemment, le
parking n'était ni éclairé, ni sécurisé. De plus, il ne disposait d'aucun
accès en direction du Tek Noz et les participants étaient obligés de grimper
par-dessus une haie, les personnes handicapées ayant dues être soulevées à
bout de bras dans leurs fauteuils, ce qui est absolument honteux.
A 2 heures
du matin, un des médiateurs bretons, Samuel Raymond, décida de se rendre au
PC securite qui se trouvait à plus de 4 km de l'évènement, a été recu par le
Colonel de Gendarmerie à qui il demanda des explications, le Colonel lui
ordonna de retourner immédiatement sur le site sous couvert de menaces
physiques. Sur le trajet du retour, il fut controlé à plusieurs reprises de
manière abusive, contrôles ayant dépassé les 30 minutes pour certains malgré
sa carte de médiateur. Ceci constitue un delit flagrant d'abus de pouvoir et
un harcèlement des médiateurs dans le but de les décourager d'assumer leurs
fonctions. Il s'agit donc bel et bien d'un réel mépris du travail des
médiateurs, mépris inqualifiable quand on sait que les médiateurs sont là
pour aider les autorités à encadrer ce type d'évènements par leur experience
de terrain et leurs possibilités d'actions in-situ.
Inquiets
des conséquences que pourraient occasionner ce parking géant sans éclairage
et sans surveillance, loin du terrain où se deroulait l'évènement, nous
avons appelé M. Peraucho qui nous affirma que tout allait rentrer dans
l'ordre d'ici l'aube. D'un commun accord, nous avons fixé un rendez-vous au
lendemain, soit le vendredi, à 8H00. M. Peraucho vint donc - pour la
première fois - à 08H30 et constatant l'inefficacité de ses consignes, il
promit donc que tout serait mis en place d'ici quelques heures, promesse
réiterée lors de sa dernière visite à 12H30, puis à chacune de nos relances
telephoniques, mais qui n'eut jamais la moindre conséquence.
Le fait de
diriger les participants vers un parking a considérablement affaibli notre
organisation : nous ne pouvions plus procéder à une information par tractage
des participants, ni à la distribution de sacs poubelles, ni à la
traditionnelle donation qui devait être reversée aux associations locales et
aux associations de Réduction Des Risques.
Bien
évidemment, cela a donné lieu à créer une zone totalement incontrolable, où
les dealers étaient présents en masse, ou des bandes allant jusqu'à 40
personnes rackettaient les participants ou pillaient les voitures, parfois
même en présence de leurs propriétaires, où plusieurs coups de couteaux ont
été donnés à plusieurs reprises et à diverses personnes. C'est ainsi, à
notre grande désolation, que l'une d'entre elles a dû être hospitalisée
d'urgence. De plus les gendarmes ont refusé d'intervenir sur le site, allant
parfois jusqu'a tourner le dos ou même jusqu'a observer de loin les
incidents qui se déroulaient en périphérie.
Ce sont
donc les pompiers, consternés par cet état de fait, qui ont instauré des
rondes à partir du vendredi dans la nuit. Encore une fois nous saluons le
courage et l'efficacité du corps des Pompiers.
Le problème
majeur est venu de la très mauvaise coordination avec les services de
gendarmerie, et cela, dès le debut des préparatifs. En effet, lors des
réunions préparatoires, le Colonel de gendarmerie ne semblait tenir aucun
compte des avis des médiateurs bretons, pas plus que de leur expérience.
Outre l'incident du parking et l'outrage fait à Samuel Raymond, les
médiateurs bretons avaient insité dès l'origine sur les défauts du plan de
circulation et de gestion des accès mais le Colonel leur fit comprendre à
maintes reprises qu'il n'avait pas de conseils à recevoir. De plus, aucun
plan du site ni de ses accès n'a été fourni aux médiateurs bretons, ni avant
le début du festival, ni pendant, mais ce qui est pire encore, il n'en fut
même pas distribué aux équipes de secours. En conséquence, le 20 juin, les
médiateurs bretons déclarèrent à la presse ne pas pouvoir garantir la
sécurite des bénévoles et des participants dans ces conditions.
La
population locale fut donc prise en otage pendant toute la durée de
l'évènement. Il s'en est suivi un fort mécontentement - et justifié - de
celle-ci. Comme seulement 10 laissez-passer avaient été distribués par
Mairie, certains riverains même munis d'un justificatif de domicile ne
pouvaient accéder à leurs domiciles avec leurs véhicules. De plus, il avait
été promis aux populations locales que des gendarmes seraient mis en
patrouille autours des fermes environnantes, ce qui n'a pas éte le cas, le
Colonel ayant préféré renforcé ses effectifs de contrôles.
Mais
surtout il avait été décidé en réunion que la zône où Mathilde est morte
tragiquement était une zone à risques pour de multiples raisons. Il avait
aussi été décidé que les Sound Systems se chargeraient de former une
barriere en contrebas de la pente afin d'empêcher que le champ en bordure de
la forêt ne devienne une zone de vie, ce qui a été fait dès le jeudi matin,
tandis que les services de gendarmerie placerait derrière ce champ, soit un
cordon de gendarmes, soit des patrouilles de gendarmes motorisés, ce qui n'a
jamais été fait, le Colonel ayant préfére encore une fois renforcer les
effectifs des controles routiers.
Il est
également à noter l'absence de véritables réunions de travail sur place,
puisque je vous rappelle que M. Peraucho ne s'est deplacé que deux fois sur
le site. Il n'est jamais venu au rendez vous que nous nous étions fixé le
jeudi, il n'est venu que le vendredi matin, seul et sans documents de
travail, à 8H30, puis à 12H30 accompagné du Colonel des Pompiers mais sans
représentant des services de gendarmerie, ni de plan de travail. Il nous a
donné rendez-vous le vendredi soir a 20H00 mais il m'a fait rappelé par un
adjoint a 21h30 pour dire qu'il ne pourrait être là mais rappellerait dès
que possible. Bien évidemment, nous n'avons jamais recu cet appel. Nous
avions également prêté à M. Peraucho un talkie-walkie pour lui permettre de
nous joindre à n'importe quel moment, mais M. Peraucho s'est très vite
défaussé de cet instrument en le donnant aux Pompiers. Il est donc
inqualifiable de la part de M. Peraucho d'avoir déclaré dans la presse que
nous avions rompu tout contact avec lui.
Pour toutes
ces raisons, nous avions envisagé dès le vendredi d'intenter en justice un
référé contre M. Peraucho pour mise en danger de la vie d'autrui, acte qui
ne s'était pas mis en place en raison de l'apparente bonne volonté de M.
Peraucho à ce moment.
En raison
des diverses déclarations calomnieuses des services de Préfecure dans la
presse ou en privé mettant en cause la responsabilitée des médiateurs et des
Sound Systems dans les divers incidents survenus dont la mort tragique de
Mathilde Croguennec, nous avions envisagé de porter plainte avec l'appui de
M. Rémy Lorinquer, Maire de Carnöet, contre ces services pour mise en danger
de la vie d'autrui et non-respect des engagements pris au préalable. Mais M.
le Maire a dû se retirer suite à de fortes pressions de la Préfecture le
menaçant de faire de Carnöet le terrain de toutes les futures "Free"
bretonnes
On remarque une totale incohérence entre la volonté émise par le Ministère
de L'Intérieur d'une plus grande autogestion des Teknivals et les
propositions faites par la Préfecture aux médiateurs à qui il a été dit que
la Préfecture prenait tout en charge. Il semble malheureusement manifeste
que M. Peraucho apparaissait comme de bonne volonté, qu'il n'a sans doute pu
avoir les moyens promis et qu'une grande partie des problèmes rencontrés
sont dus à des querelles intestines et à des volontés politiques divergentes
dans leurs services. Cette divergence nous a été confirmée par le Capitaine
des Pompiers, mais il est intolérable de ne pas pouvoir tenir ses
engagements et de ne pas arriver à faire respecter ses ordres lorsque les
vies de dizaines de milliers de jeunes Français sont en jeu!
Il est à
remarquer une certaine similitude entre les incidents survenus au Teknival
breton de Scaër en juillet 2004 avec les services de gendarmerie et ceux
intervenus lors du Tek Noz 2005. Or, il semblerait que les équipes
dirigeantes de la gendarmerie aient été les mêmes lors de ces deux
évènements. De plus, Mme Bernadette Malgorn, Préfêt de Region, est
relativement bien connue pour ses déclarations et ses actes hostiles à notre
mouvement depuis de nombreuses années.
On peut
toutefois noter l'excellente coordination et le très bon travail de la part
des Pompiers et du GIR. Mais leurs pouvoirs étaient à l'évidence, bien
insuffisants pour pouvoir remplacer les gendarmes dans leurs fonctions de
protection de la sécurite des citoyens.
Il est d'évidence que, contrairement aux déclarations de la Préfecture à la
presse, ce type d'accident, à savoir la mort tragique de Mathilde, n'est pas
inhérent aux manifestations appelées "Teknivals". Malheureusement, ce type
de problèmes est déjà survenu sur de nombreux festivals, sur des parkings de
boîtes de nuit, lors de fêtes de villages, lors de rassemblements
catholiques ou tout simplement aux abords des campings. Toutefois, tout
aurait pu être évité si ce plan de surveillance mis en place lors des
réunions de préparation avec les médiateurs avait été suivi.
Il est
également à noter que ce genre d'accidents dramatiques est le premier en
plus de 12 ans de Teknivals, légaux ou illégaux, et que le mouvement tout
entier porte le deuil de cette jeune teuffeuse de 18 ans, Mathilde
Croguennec. Il faudra donc beaucoup de temps pour que les blessures se
referment et que la colère s'apaise, sans aucun doute beaucoup moins de
temps qu'il n'en faudra à la famille Croguennec...
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Ben Lagren
LaHP
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