En l'état, le
site de la Prévalaye est jugé trop
dangereux
La préfecture a
annoncé, hier, qu'en l'état actuel, le terrain
proposé par la mairie de Rennes pour la
rave-party prévue en marge des Trans Musicales
ne répond pas aux exigences de sécurité. Les
organisateurs se refusent de leur côté à
sécuriser les lieux sans garantie d'autorisation
de la manifestation. La rave-party aura-t-elle
lieu ?
Le maire de
Rennes, Edmond Hervé, avait annoncé, le
25 octobre, qu'il mettait à disposition un
terrain, au lieu-dit Le Pré-Namet, sur le site
de la Prévalaye, pour l'organisation d'une
rave-party en marge des Trans Musicales, du 8 au
10 décembre. Un collectif de sound systems,
Korn'g'Heol, a déposé un dossier en préfecture
le 7 novembre. Tout semblait bien parti. Or
voici que les choses se compliquent.
Le dossier a été examiné par les services de
l'Équipement, les pompiers, les gendarmes et la
police. Tous ont rendu un avis défavorable. À
cela plusieurs raisons, qu'a détaillées, hier,
le directeur de cabinet de la préfecture,
Stéphan de Ribou. « Le terrain
est une prairie spongieuse où les voitures
s'enfonceront. Il n'y a que deux accès au site
et il est traversé par des tranchées de
80 cm de large pour 1 m
de profondeur qui le
compartimentent. »
Le directeur de cabinet craint qu'on ne
puisse pas maintenir un accès pour les secours.
Il juge le terrain, qui fait environ dix
hectares, « trop petit pour
accueillir 15 000 à
20 000 personnes, ce
qu'annoncent les
organisateurs ». Il note
également la présence de riverains
« au ras du terrain
proposé », qui se trouve, en
outre, en limite du périmètre de sécurité d'un
point de captage d'eau alimentant Rennes. Tout
près également, les étangs d'Apigné, qui
représentent pour la préfecture
« un réel danger. Dans sa
configuration actuelle, le terrain ne se prête
pas à l'organisation d'une
rave ».
Lundi 14 novembre, des représentants du
collectif ont été reçus en préfecture. L'État
leur a notifié les travaux à engager pour
sécuriser le site et les a enjoints de se
concerter avec la municipalité. Dans un
communiqué, ils indiquent « qu'en
qualité d'amateurs, nous ne pouvons engager par
avance des frais qui ne pourront être
recouvrés » que si la rave a
effectivement lieu. Edmond Hervé avait d'abord
souligné, dans un courrier daté du
18 novembre, qu'au regard de la loi
« il n'appartient nullement au
maire d'apprécier la conformité des terrains,
encore moins de rendre celle-ci
effective. » Hier, la mairie
indiquait que la situation n'était pour autant
pas figée. « La ville a fait des
propositions d'aménagement, notamment en termes
de sécurisation des accès. » Et
de rappeler que la rave de 2001 s'était tenue
sur ce terrain même.
On comprend bien le coût politique que
pourraient avoir, pour la municipalité, les
débordements en centre-ville qui ne manqueraient
pas d'avoir lieu si la rave était interdite.
D'aucuns soupçonnent la préfecture de jouer la
montre. Plus tard la rave sera autorisée,
moindre sera l'afflux de teuffeurs. En tous les
cas, Stéphan de Ribou le répète,
« la préfète ne réquisitionnera
pas un autre terrain ».
Aurélie
LEMAÎTRE.