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mardi 6 décembre 2005
La rave des Trans encore en suspens
La préfecture exige des garanties pour les secours et l'hygiène
En 2001, la rave s'était déroulée sur le même terrain, alors réquisitionné
par la préfecture.David Adémas
L'organisation d'une rave en marge des Trans Musicales, ce week-end, à
Rennes, est incertaine. Le maire a bien proposé un terrain, mais la
préfecture estime que les normes de sécurité ne sont pas respectées. Hier
soir, après une dernière négociation, le collectif des musiciens était
dans
le flou. Réponse jeudi.
L'an dernier, elle n'avait pas eu lieu. Des milliers de teufeurs s'étaient
rassemblés pendant trois jours dans le centre de Rennes. Bilan : une
trentaine de vitrines explosées, un manège saccagé et des affrontements
entre CRS et jeunes. Cette année, la rave, organisée en marge des Trans
Musicales, est dans une impasse. Une fois encore, la mairie de Rennes et
la
préfecture n'arrivent pas à trouver un terrain d'entente.
La préfète, Bernadette Malgorn, avait d'abord défini la règle : une seule
rave en Bretagne, autorisée par les services de l'État. Carnouët a déjà eu
lieu en juin. Donc pas question de s'occuper de celle des Trans en
décembre.
Le maire Edmond Hervé fait alors un premier pas, le 7 novembre, en offrant
un terrain à la Prévalaye, là où la rave avait déjà eu lieu en 2001. Un
collectif de sound system, Korn'g'Heol dépose un dossier en préfecture.
L'affaire semble bien partie.
Le 25 novembre, patatras ! La préfecture fait savoir que les garanties de
sécurité ne sont pas remplies. Gendarmes, policiers, pompiers et
l'Équipement ont rendu un avis défavorable. « Le terrain est une prairie
spongieuse où les voitures s'enfoncent, précise Stéphane de Ribou,
directeur
de cabinet. Il est traversé par des tranchées de 80 cm de large et d'un
mètre de profondeur. Les accès manquent pour les secours. »
Edmond Hervé, le maire de Rennes, réagit rapidement et annonce qu'il va
faire des travaux. Les tranchées seront comblées, promet le maire, et les
accès seront facilités. Mais ça ne suffit pas. La préfecture reproche aux
organisateurs de ne pas avoir pris contact avec les associations
concernées
par la sécurité... « La mairie a fait un pas, estime la préfète. Les
organisateurs doivent en faire autant. » En clair, il faut monter un
dossier
impeccable pour l'eau potable, l'organisation des secours, les toilettes,
l'hygiène...
« Problème de finances »
C'est pourquoi, une table ronde a réuni, hier, la Croix-Rouge, les
pompiers,
la Direction régionale des affaires culturelles (Drac), des membres de
Korn'g'Heol... Les pompiers déplorent de ne pas disposer d'interlocuteur
vraiment identifiable puisqu'il s'agit d'un collectif et non pas d'une
association. « La rave est une affaire de responsabilités partagées. Nous
ne
pouvons pas porter seuls un tel événement, confie un membre de Korn'g'Heol.
Et le problème des finances se pose aussi. Les services de secours ne sont
pas gratuits. »
Les organisateurs ne demandent pas une entrée payante à chaque
participant.
Les finances reposent sur un don volontaire des teufeurs. Nul ne peut
prédire quelle sera la recette de la rave. Mais l'espoir n'est pas tout à
fait éteint. « C'est 50-50, estime l'un des représentants du collectif.
Les
services de la préfecture m'ont conseillé de laisser mon portable branché.
Mais la réponse officielle tombera jeudi. »
Les chances d'une rave, version légale, existent donc mais la prudence est
de mise. Prévoyants, gendarmes et policiers ont monté trois dossiers : «
rave autorisée », « rave interdite » et « rave sauvage ».
« Les organisateurs ne pourront pas offrir les garanties suffisantes en si
peu de temps », pronostiquait, pessimiste, l'un des acteurs. Quand la
réponse tombera jeudi, les teufeurs, qui viennent de toute la France,
auront
en grande majorité déjà mis le cap sur Rennes. |
