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mardi 13 décembre 2005

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LE MONDE | 25.10.05 | 14h37 • Mis à jour le 25.10.05


cène désormais classique à Rennes, le jeudi soir : ce 20 octobre, un millier de
fêtards occupent encore la place Saint-Michel, deux heures après la fermeture
des dix-huit bars de la "rue de la soif". Quelques dizaines de policiers en
combinaison et calot bleu slaloment entre les groupes pour saisir les canettes
de bière, destinées aux conteneurs à verre.

Ces va-et-vient sont devenus récurrents depuis qu'un arrêté préfectoral interdit
de transporter de l'alcool dans le quartier à la nuit tombée. L'absence des
djembés, qui rythment habituellement le rassemblement, a par contre été
remarquée, comme la retenue, cette fois, de la police : la compagnie de CRS
stationnée deux rues plus loin n'est pas intervenue malgré le brouhaha, qui
s'est poursuivi jusqu'à 5 h 30.

Les trois jeudis précédents, comme l'an dernier, 200 à 300 fêtards avaient
ignoré l'ordre de dispersion. Les charges de CRS et les lancers de lacrymogènes
avaient alors alterné avec les jets de canettes et les sit-in. Les affrontements
avaient duré plusieurs heures et s'étaient soldés par quelques interpellations.
Vendredi 14 octobre, huit étudiants de 18 à 21 ans, jugés en comparution
immédiate, s'en étaient tiré avec des heures de travail d'intérêt général (le
parquet a fait appel), mais une semaine plus tôt, deux récidivistes avaient été
condamnés à trois et quatre mois de prison ferme.

Cela fait des décennies que les étudiants s'alcoolisent en ville le jeudi soir,
"tirent des pistes" , selon une pratique bien ancrée en Bretagne, qui n'est qu'à
la cinquième place pour l'usage régulier d'alcool, mais bat tous les records en
nombre d'ivresses, selon une enquête de l'Observatoire français des drogues et
des toxicomanies publiée au mois de juin.

La préfète de région, Bernadette Malgorn, a durci le ton ces dernières années,
sous la pression de riverains excédés. Pendant l'année universitaire, les
affrontements se sont succédé, culminant en novembre 2004 quand des canons à eau
de la police ont été acheminés de Paris pour disperser 300 fêtards.

DAZIBAO

L'usage de la force publique fait, depuis, l'objet d'une polémique entre Mme
Malgorn et le maire PS de Rennes, Edmond Hervé, qui déclarait récemment : "Cette
manière de convoquer les uns et les autres le jeudi soir ne correspond pas à ma
conception du vivre ensemble."

Très critiquée par des commerçants et des riverains, la municipalité a lancé au
printemps les soirées Dazibao dans la grande salle de spectacles de Rennes, le
Liberté, et dans une caserne désaffectée du centre-ville. Le principe de
Dazibao, importé d'Espagne, où il a été expérimenté à Oviedo et à Gijón, est
simple : les portes sont ouvertes gratuitement jusqu'à 3 heures du matin, mais
les visiteurs sont fouillés pour interdire toute entrée d'alcool.

Sur place, on trouve des activités sportives, des jeux en ligne, des transats,
des buvettes sans alcool et des concerts, qui ont attiré jusqu'à 4 000
personnes. Ces nuits-là, il n'y a pas eu d'affrontements dans le quartier de la
"rue de la soif". La consommation d'alcool est cependant importante aux abords
immédiats, ce qui a fait réagir, à leur tour, les habitants de ces quartiers.

Interrompues en juin, les soirées reprendront le 3 novembre, mais déjà se
profile un afflux de "teufeurs", début décembre, en marge du festival rock des
Transmusicales. L'an dernier, faute de pouvoir tenir une rave-party, des
milliers d'amateurs de techno avaient fait passer au centre-ville une nuit
difficile.

Sans l'interdire formellement, Mme Malgorn a indiqué que les pouvoirs publics ne
participeront pas, cette année, à l'encadrement d'un Teknival à Rennes comme ils
l'ont fait l'été dernier lors du Tek'noz de Carnoët (Côtes-d'Armor). Le scénario
de décembre 2004 risque donc de se reproduire, les élus rennais refusant de
mettre à disposition les terrains de la Prévalaye, proches de l'agglomération,
qui avaient servi en 2001 et 2003 à des raves restées dans les mémoires.

 

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La dernière mise à jour de ce site date du 11/29/05